Comment citer
Résumé
Objectifs : La recherche a montré que les enfants victimes de maltraitance et de négligence sont beaucoup plus à risque de subir des conséquences négatives telles que des problèmes de santé physique et mentale, des déficits au niveau des compétences sociales et une moindre qualité de vie. L'objectif de cet article était d'examiner la relation entre la polyvictimisation et le risque de se faire du mal à soi-même et à autrui, en tenant compte de l’âge et des différences selon le sexe. Méthode : Un total de 8980 participants (4156 ayant un historique de maltraitance) ont été recrutés dans plus de 50 établissements de santé mentale en Ontario, au Canada. Des comparaisons de groupes ont été effectuées pour examiner les types de traumas vécus et le risque de se faire du mal à soi-même et à autrui. Résultats : Parmi notre échantillon, nous avons trouvé que 29 % des enfants et des jeunes avaient vécu de multiples types de traumas interpersonnels. Nous avons également constaté que, tandis que les enfants et les jeunes de sexe féminin ayant vécu des traumas étaient plus à risque de se faire du mal à elles-mêmes, les jeunes de sexe masculin étaient plus à risque de faire du mal à autrui. De plus, nos résultats soulignent que les enfants et les jeunes ayant vécu plusieurs types de maltraitance, indépendamment de l'âge ou du sexe, étaient les plus à risque de se faire du mal à eux-mêmes et à autrui. Implications : Les résultats de cette recherche soulignent que le trauma interpersonnel est multidimensionnel et ajoutent également aux données probantes existantes qu'il existe une relation cumulative entre l'expérience de plusieurs types de maltraitance et le risque de se faire du mal à soi-même ou à autrui. Nos résultats soulignent l'importance d'une évaluation globale qui prend en compte toutes les formes de maltraitance afin de bien comprendre le risque de faire du mal et d'orienter l'intervention.